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dossier Tu oublieras aussi Henriette

Tu oublieras aussi Henriette

Fantasmagorie librement inspirée par la vie de Giacomo Casanova et par la vie tout court.

de Stéphane Olry, Corine Miret, Jean-Christophe Marti


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« Voilà les beaux moments de ma vie. Ces rencontres heureuses, imprévues, inattendues, tout à fait fortuites, dues au pur hasard, et d’autant plus chères qu’elles ne sont dues qu’au hasard. »
Jacques Casanova de Seingalt
Histoire de ma vie


l se rend tous les matins à la même terrasse de café pour écrire.
il écrit un opéra sur le plus grand amour de Casanova : Henriette, une mystérieuse aristocrate aixoise que Casanova a rencontrée alors qu’elle venait de s’enfuir de sa famille, déguisée en militaire.
Au café, Casanova s’assoit à sa table, discute avec lui, et puis aussi Henriette, et tous les personnages secondaires qui chacun viennent raconter leur participation à cette histoire d’amour.
À quelques tables de là, se tient une jeune femme rousse. Elle vient là pour lire. L’Auteur et Clara -la jeune femme-, sympathisent. ils se retrouvent chaque matin. ils n’échangent pas leurs numéros de télé- phone, ni leurs mails. Ils se fixent par cartes postales des rendez-vous dans d’autres cafés à Paris, en ban- lieue, à l’étranger. Le dernier de ces rendez-vous aura lieu place Saint-Marc à Venise, à minuit, un solstice d’hiver.
Progressivement Clara prend la place de Henriette, et parvient à faire écrire à l’Auteur son histoire à elle.
Ce à quoi on assiste finalement, c’est à l’opéra imaginé par l’Auteur, où apparaissent à égalité les personnages du 18° siècle et ceux du 21° siècle qui se disputent leur part d’immortalité.
On est masqué, on se démasque. On parle en prose et soudain, on chante. On est assis à la terrasse du café, fait alors irruption un spectre qui danse. Et ces instants volés à l’ordinaire d’une terrasse de café parisien se transmutent en fantasmagorie.
 chateau_stephane_papier_peint_kl_dscf4935poursite.jpgNous sommes les auteurs de la fantasmagorie

J'écris treize par jours qui me passent comme treize minutes

Jacques Casanova de Seingalt
Histoire de ma vie

- Qu’est-ce qui vous plait chez Casanova? Le fait qu’il a séduit plus de cent vingt femmes? Vous voulez l’imiter?


- Aujourd’hui ça n’aurait rien de remarquable. Ce qui nous plait chez lui, c’est qu’il a inventé sa vie, son nom, et a vécu libre, comme un roi, alors que c’était un roturier.
- Et pourquoi Henriette ? Parce que c’est le plus grand amour de Casanova ?

- Parce qu’elle aussi s’affranchit de son milieu social. Elle imagine avec Casanova une bulle de liberté, un espace fragile d’attentions réciproques, entre deux êtres issus de mondes si différents. Cette utopie amou- reuse dure trois mois, trois mois dont l’intensité justifie une vie.
- Pourquoi rajouter cette rencontre avec Clara ?

- Clara habite Paris au début du 3° millénaire, elle a vingt-sept ans, elle est serveuse dans un restaurant. Elle aussi essaye d’inventer sa liberté dans un monde où être l’entrepreneur de soi est devenu la plus impalpable et la plus impérative des prisons.

- C’est une pièce à thèse?


- non. nous ne vous dirons pas quoi penser. nous, les trois maîtres d’œuvre de ce spectacle, ne supportons pas qu’on nous impose des points de vue, des façons de faire. Comme Casanova, nous sommes des joueurs de métier. La liberté que nous revendiquons dans la vie, nous la mettons en œuvre sur scène. du coup, nous prenons des risques. nous basculons de ce que nous sommes les seuls à savoir faire (jouer du piano nonpareil par exemple) à ce que nous ne savons franchement pas faire. nous partageons nos expériences avec des gens de métier (Elise Chauvin, soprano colorature ; Frédéric Baron, comédien). nous intervertissons nos rôles, prétendons être ce que nous ne sommes pas. Et, à l’instar de Casanova, notre écri- ture est nourrie de notre vie.

- C’est un manifeste de La Revue Éclair ?



- Oui. nous proposons aux spectateurs de partager la liberté que nous nous sommes octroyée, de partager nos maladresses et nos bonheurs : Libre à toi, futur spectateur, de suivre un personnage, de te perdre, de te retrouver, de changer de direction, de prendre sans comprendre ce qui surgira.
- Et ça vous amuse?

- Beaucoup. Évidemment, nous espérons aussi que cela t’amusera, ami spectateur.
- C’est ce que nous verrons. En tout cas je suis curieux.
- tu es curieux? C’est un trait de caractère qui déjà nous rapproche.
nous te proposons de tourner la page si tu veux en savoir plus.
Corine Miret – Stéphane Olry – Jean-Christophe Marti

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Crédits photos : Hervé Bellami, Meggie Schneider