2014 - Une mariée à Dijon - presse
À l'Aquarium du 2 au 20 février 2016
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Ci dessous, des extraits :
" Stéphane Olry a adapté et mis en scène un texte savoureux de Mary Fronces Kennedy Fisher « Une mariée à Dijon ». Magnifiquement interprété par Corine Miret et Didier Petit au violoncelle. A table !
Disposées en corolle autour d'une petite estrade ronde, dressées d'une vaisselle dépareillée en porcelaine chinée aux puces, les tables accueillent les spectateurs convives tandis que l'on sert une salade Cristal (betteraves crues et cuites avec son fromage blanc sauge), une soupe d'Office (courges rouges d'Etampes, poireaux, carottes, crème et romarin), une compote de Raison (pommes calville blanches, graines de lin et de pavot, menthe), le tout accompagne d'un délicieux jus de pomme, tous les ingrédients provenant du potager du château de La Roche Guyon Le tempo est précis. Jamais on ne mange quand Corine Miret joue. Les éclairages subtils scandent le jeu de l'actrice et du musicien ainsi que la danse des fourchettes du spectateur. Le charme de Corine Miret, son port altier, son regard pétillant de malice se confondent avec ceux de Mary Fisher. En contrepoint, les irruptions bouillonnantes de Didier Petit qui tantôt caresse, tantôt malmène son violoncelle, ajoutent une dimension poético-musicale à l'ensemble.
En quittant la salle de spectacle, on est envahi par une sensation d'apaisement et de bien-être. Devant l'intelligence du propos, la richesse d'une écriture fine et raffinée dont la description par le menu de Dijon nous semble si proche, si intime et si désuète."
(Marie-Josée Sirach - L'Humanité)
" Le spectacle dure à peine moins d'une heure. Mais c'est c'est une heure de grâce. Exquise comme le menu concocté par Fredéric Danos, poète, performeur et cuisinier, à partir de, précise-t-il, de produits bios tous en provenance exclusive du potager-fruitier du château de La Roche-Guyon."
(Didier Mereuze - La Croix)
"Il en va des chroniques gastronomiques comme de certains spectacles. Dans le premier cas, le jour dit, on salive en lisant la chronique hebdomadaire, on jouit de ces « blancs en neige cuits à la vapeur » qui se font « chavirer par une jaune coulant » (toute la suavité est dans le verbe chavirer), tout en sachant que l’on ira sans doute jamais s’asseoir dans le restaurant en question (trop loin, trop cher) d’autant que le (la) critique gastronomique se fait généralement un malin plaisir à vous dire qu’il faut au moins six mois d’attente pour espérer entrevoir ces délices et y délester son portefeuille d’une somme rondelette.
Il en va de même dans le second cas, celui des spectacles (exceptée la somme rondelette qui ici se réduit souvent au prix de deux ou trois tranches très fines de Jambon Beluga) dont le chroniqueur, ici présent, parle en vous faisant - espère-t-il - saliver de plaisir alors qu’on ne peut pas les voir parce qu’ils se jouent trop peu ou trop loin ou encore qu’ils ne se jouent plus.
C’est le cas du spectacle « Une mariée à Dijon » (il ne se joue plus) qui est aussi un dîner et qui est d’abord le titre d’un livre exquis qu’il serait sot (l’y laisse, oui, vous avez raison, passons cette niaise parenthèse) de réduire à un livre de cuisine ou une compilation de recettes même si la nourriture du corps y occupe une place servant comme des lunettes à mieux voir le monde."
(Jean-Pierre Thibaudat - Médiapart)
À l'Échangeur (Bagnolet) du 8 au 12 janvier 2014, extrait de presse.
Le théâtre du Blog- Véronique Hotte - 10 janvier 2014
"Corine Miret, splendide autant que pudique dans une robe noire de dentelles légères des années vingt, est notre « Mariée à Dijon ». Passant royalement entre les travées des tables avant de monter sur le petit praticable central, elle égrène la douceur et la douleur d’une nostalgie féminine au gré du violoncelle de Didier Petit, avec une mélancolie qu’elle assume et dont elle s’amuse en même temps : « C’est là-bas, je le comprends seulement aujourd’hui, que j’ai commencé à mûrir, à étudier, à faire l’amour, à manger et à boire, bref à être moi-même plutôt que celle qu’on s’attendait à me voir être. »
Le spectacle conte cette initiation existentielle à travers l’art culinaire, les règles de la table et l’étiquette du service, à travers l’attention aux autres dont le modeste Charles qui se destinait déjà à la mort, sans qu’on le sache. Ce travail théâtral et scénographique est un moment fort de belle justesse."
(Véronique Hotte - Le théâtre du blog)