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L'espion Hubert, biographies des protagonistes du jugement

Voici les liens vers les fiches des principaux protagonistes du jugement par un tribunal d'exilés de l'espion Hubert dans la nuit du 21 octobre 1853 à Jersey.

Les liens renvoient vers le Maitron dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social. Les notes biographiques sont issues de la même source.

Les textes en italiques sont extrait de "L'espion Hubert" de Victor Hugo (Choses vues)

 Tous se precipitent sur Hubert recadreepoursite

AVIAS Léopold, Justin, Urbin, Adolphe

"....Avec son œil furieux, ses poings noirs de teinture, son pied de moins qui le faisait chanceler sur la table, rien n’était plus sauvage que cette espèce de géant aux cris rauques, dont la tête touchait au plafond..."

Né le 1er juin 1824 à Jaujac (Ardèche). Républicain mythomane aux motivations politiques douteuses. En 1849, participant comme appelé à l’expédition de Rome, il déserta et aurait rejoint à Gênes les insurgés républicains italiens dirigés par Garibaldi.
En 1852 il rejoignit Jersey et se présenta à Victor Hugo et aux autres exilés comme ayant perdu une jambe au service du combat républicain. Vécut jusqu’en 1854 de la solidarité des sociétés de secours et de son travail de teinturier. Après s’être brouillé avec Hugo il revint en France où il fut arrêté. Condamné à six mois de prison pour usage d’une fausse identité puis à douze ans de mise aux fers pour désertion. Après sa libération il se fit reconnaître comme victime du Coup d’État du 2 décembre 1851 et obtint, en 1882, une pension à ce titre.

 

BEAUVAIS Eugène, Louis

"...Un réfugié politique, le cabaretier Beauvais, qui est un cœur généreux, se promenait sur le quai au moment où le packet aborda. Il vit cet homme pâle, défait, en haillons, portant un petit paquet misérable..."
Né le 28 mars 1825 à Dollon (Sarthe), mort le 29 décembre 1858 à Dollon ; fabricant de chandelles puis aubergiste. Condamné pour son opposition au coup d’État du 2 décembre 1851, Eugène Beauvais vécut en exil dans l’île de Jersey

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BONY Félix

"...L’un d’eux était Bony, qui nous montre à monter à cheval..."

Né vers 1825 à Saint-Étienne (Loire) ? ; ouvrier ; opposant au coup d’état du 2 décembre 1851, réfugié à Jersey où il mourut le 24 septembre 1854. Victor Hugo fit son éloge funèbre.

 

BOURILLON Charles ou Constant

"...Il avait couché, les deux premiers mois de son arrivée, côte à côte avec un autre proscrit, Bourillon, sur la dalle de pierre devant la cheminée. Ces hommes couchaient sur cette dalle, sans matelas, sans couverture, sans une poignée de paille, avec leurs haillons mouillés sur le corps..."

Né peut-être à la Rochelle, proscrit du 2 décembre réfugié à Londres puis à Jersey.

 

CAHAIGNE Joseph [CAHAIGNE Louis, Joseph, Antoine]

"...Vieux de visage, jeune de cœur, nez camard encadré dans une barbe grise et dans des cheveux blancs, républicain à face de cosaque, démocrate à manières de gentilhomme, poëte, homme du monde, homme d’action, combattant des barricades, vétéran des complots, Cahaigne est une figure..."

Né le 5 septembre 1796 à Rouen (Seine-Inférieure), mort le 17 mai 1860 à Paris (XVIIe arr.) ; fabricant de produits chimiques et homme de lettres parisien ; membre de sociétés républicaines, quarante-huitard ; opposant au coup d’État du 2 décembre 1851, il fut expulsé et se réfugia à Jersey.

 

CAUVET Théobald, François, Félix

"...À ce moment-là, Cauvet s’approcha de lui et lui dit d’une voix douce :— Veux-tu un pistolet ?..."

Né vers 1823 dans le Pas-de-Calais, mort le 12 juin 1854 à Saint-Hélier (île de Jersey) ; rentier à Saint-Omer (Pas-de-Calais) ; socialiste, opposant au coup d’état du 2 décembre 1852 il se réfugia à Jersey où il devint proche de Victor Hugo.

 

FOMBERTAUX Antoine, dit FOMBERTAUX père

"...Fombertaux, dont le fils est à Belle-Isle, cria : — Voilà les scélérats qui nous vendent depuis vingt ans !..."

Né le 22 juin 1793 à Neuilly-le-Réal (Allier), mort le 21 décembre 1878 à l’Hospice de Bicêtre (Gentilly, puis Kremlin-Bicêtre, Seine, Val-de-Marne) ; cordonnier, portier, puis teneur de livres ;  membre de sociétés secrètes sous la monarchie de Juillet ; communiste révolutionnaire parisien, blanquiste.

 

 GIGOUX Bertrand Jean Marie

"...Hubert faisait partie de la Fraternité, dont Gigoux était trésorier. Il en touchait, je l’ai dit, un secours de sept francs par semaine..."
Né le 16 octobre 1829 à Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées) ; sous-officier quarantehuitard à Lyon, membre du club des Montagnards, il fut arrêté pour avoir réclamé l’application de la liberté d’expression aux soldats. Son arrestation provoqua une mutinerie des soldats soutenue par les ouvriers. Après sa libération obtenue par la pression populaire, il fut considéré comme un héros de la République démocratique et sociale et se présenta sans succès aux élections législatives de mars 1848. Revenu dans les Hautes-Pyrénées, il fut arrêté pour avoir tenté de diriger une insurrection armée contre le Coup d’État du 2 décembre 1852. Expulsé, il se réfugia à Jersey dans la communauté des proscrits animée par Victor Hugo puis gagna les États-Unis.

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GUAY Paul [GUAY Jacques, Paul]

"...Il y a dans la proscription un cordonnier de Niort, ancien sous-officier d’artillerie, appelé Guay, communiste fanatique, excellent et honnête ouvrier d’ailleurs, homme à la longue barbe noire, au teint pâle, aux yeux enfoncés, à la parole lente, au maintien grave et résolu..."
Né à Saint-Hilaire-la-Palud (Deux-Sèvres) le 13 mars 1810, mort à Nantes (Loire- Atlantique) le 28 juillet 1880 ; ouvrier cordonnier ; marié et père de famille ; militant communiste icarien à Niort sous la Monarchie de juillet et la Deuxième République.

 

HAYES Arsène, Pierre
"...Hayes, dit Sans-Couture, cordonnier..."

Né le 7 avril 1816 à Longny-au-Perche (Orne), mort en septembre 1875 à Coimbra (Portugal). Cordonnier, militant socialiste . Opposant au coup d’État du 2 décembre il fut expulsé et se réfugia à Jersey puis au Portugal où il s’établit comme photographe.

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 HUBERT Julien, Damascène

"...Hubert était un homme de cinquante ans, ayant les cheveux blancs et la moustache noire, le visage marqué de petite vérole, l’air robuste, l’œil intelligent. Il se disait ancien maître d’école et arpenteur-géomètre. Il était du département de l’Eure..."

Né le 13 brumaire an 13 (4 novembre 1804) à Fresne-l’Archevêque (Eure) ; instituteur révoqué puis géomètre ; se présentant comme un démocrate socialiste victime du coup d’état du 2 décembre 1851, il chercha à compromettre les proscrits réfugiés à Bruxelles, Londres et Jersey où il fut démasqué comme mouchard en 1853.

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HUGO Charles, Victor

"...Charles me dit tout bas : — On entendrait voler un mouchard..."

Fils de Victor Hugo. Né à Paris le 2 novembre 1826, mort à Bordeaux le 13 mars 1871 ; journaliste ; opposant au Second Empire.

 

HUGO Victor, Marie, comte

"...Je me levai. "— Citoyens", leur dis-je...."
Né le 26 février 1802 à Besançon (Doubs), mort à Paris le 22 mai 1885 ; écrivain ; député ; exilé après le coup d’État du 2 décembre 1851 ; royaliste dans sa jeunesse, puis républicain sensible aux questions sociales.

 

MATHÉ Antoine, Amédée, Félix

"..."— Nous allons juger un homme", me dit Mathé, et il agitait un rouleau de papier qu’il tenait à la main..."

Né le 18 mai 1808 à Cosne-sur-l’oeil (Allier), mort le 5 mars 1882 à Moulins (Allier) ; étudiant en droit puis négociant ; militant républicain démocrate, membre de la Société des droits de l’Homme et exilé en Belgique sous la monarchie de juillet, député de l’Allier sous la Seconde République ; proscrit exilé à Jersey suite au coup d’État du 2 décembre 1851, oncle et père adoptif de Pierre Félix Mathé, député de l’Allier et Henri Mathé, député de la Seine.

 

RATIER Gustave [RATTIER Simon François Marie Gustave]

"..."— Vous êtes un mouchard", dit Rattier.."

Né le 24 juillet 1804 à Buzançais (Indre), mort le 13 avril 1880 à Lorient (Morbihan) ; avocat ; franc-maçon ; militant socialiste et républicain, il fut expulsé suite au coup d’état du 2 décembre 1851 et se réfugia dans la communauté des proscrits de Jersey animée par Victor Hugo. Suite à la proclamation de la IIIe République, le 4 septembre 1870, il fut nommé préfet du Morbihan puis élu député et maire de Lorient.

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RONDEAU Adolphe, Charles, Augustin

"...La malle fut ouverte ; Rondeau y trouva deux chemises, quelques mouchoirs, un vieux pantalon et un vieux paletot ; rien de plus..."

Né le 3 mai 1821 à Limoges (Haute-Vienne), mort le 24 mai 1893 à Lorient (Morbihan) ; conducteur aux Ponts-et-chaussées ; franc-maçon ; maire et sous-préfet de Lorient sous la IIe République, il fut expulsé de France avec son ami Gustave Ratier suite au coup d’état du 2 décembre 1851 et se réfugia à Jersey, dans la communauté des proscrits animée par Victor Hugo. Après la proclamation de la IIIe République il fut à nouveau sous-préfet puis maire de Lorient.

 

SIMON Mélanie

"..."— Ce sont des billets de banque", disait Hubert à Mélanie Simon ; "j’ai là dedans trois mille cinq cents francs"...".

Couturière à Jersey ; en 1853 elle perça à jour et dénonça le proscrit Julien Hubert comme un mouchard de Napoléon III chargé d’espionner les républicains réfugiés dans l’île et de faire arrêter des opposants républicains en France.

 

VINCENT dit BIZET [VINCENT Claude, Victor]

"..."— Oui", cria Vincent, "mais il s’en ira d’ici à demain matin"..."

Né le 14 novembre 1817 à Boussac (Creuse), mort après 1880 ; propriétaire-exploitant ; "montagnard" disciple de Pierre Leroux il fut l’un des meneurs d’une révolte de paysans destinée à soutenir en province l’insurrection montagnarde du 13 juin 1849. Opposant au coup d’État du 2 décembre 1851 il fut expulsé et se réfugia à Jersey dans la communauté des proscrits animée par Victor Hugo.

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