2016 - La Tribu des lutteurs - presse
Extraits d'articles écrits à l'occasion de la création de La tribu des lutteurs à La commune, CDN d'Aubervilliers
(Pour retrouver l'intégralité des articles, ici)
AFP - Marie-Pierre Ferey - 29/11/2016
( ... ) Sur le tapis, l'ambiance est concentrée. De temps à autre, un rire ponctue le "splash" particulièrement sonore d'un corps envoyé au tapis. On s'encourage dans plusieurs langues, afghan, arménien, français.
"C'est une sorte d'univers enchanté, où personne ne demande ce que vous faites dans la vie, d'où vous venez, remarque Stéphane Olry, "un petit paradis ici et maintenant".
L'Humanité - Marie-José Sirach - 12/12/2016
Corine Miret et Stéphane Olry présentent le premier volet d’un triptyque consacré aux sports de combat dans le 93. Voici l’histoire des Diables rouges de Bagnolet.
(....) Une histoire enfouie dans nos inconscients qui ressurgit là, sur ce plateau où ces jeunes gens réapprennent les gestes de nos lointains ancêtres.
On doit à Corine Miret et Stéphane Olry, metteur en scène, des spectacles insolites, passionnants. Ils pratiquent un théâtre documentaire sur lequel souffle un vent de poésie, un théâtre singulier qui ne cesse de nous surprendre. Qu’ils organisent une conférence sur une vieille collection de cartes postales trouvées (Nous avons fait un beau voyage, mais...), qu’ils imaginent un spectacle bouleversant et tellement drôle à partir de paroles collectées de supporters stéphanois, Mercredi 12 mai 1976 (les Verts affrontaient le Bayern), ou, dans un tout autre genre, Une mariée à Dijon, d’après le livre délicieux de Mary Frances Kennedy Fisher, Olry et Miret ont le don de mettre du fantastique et de la fantaisie dans le réel. Pari réussi avec nos Diables rouges.
Mediapart - Jean-Pierre Thibaudat - 10/12/2016
Le public a pris place sur un gradin devant un grand tapis bleu où s’échauffent les sportifs pour un entraînement qui durera le temps habituel : environ deux heures. En face de nous, de l’autre côté du tapis, assise sur un banc, je reconnais l’actrice Corine Miret. L’une des deux têtes de La revue Eclair, l’autre c’est Stéphane Olry. Dans le métro qui me conduisait au théâtre j’ai lu l’opuscule d’Olry titré Créer, c’est collaborer où il raconte des pans de sa vie, vantant au passage les charmes et le combat de celui dont les jours sont régis par un régime, celui des intermittents du spectacle.
Avec un ravissement constant, je me suis plus d’une fois assis sur un gradin ou sur une chaise pour suivre diverses aventures de La revue Eclair généralement basées sur la rencontre avec des individus et l’approche, l’exploration d’un territoire. Ainsi, Nous avons fait un bon voyage mais, Voyage d’hiver ou, plus récemment, une histoire de méridiens (lire ici). Je n’ai pas vu, hélas, Le mercredi 12 mai 1976 qui explorait la mémoire du match de football Saint-Etienne-Bayern de Munich à Glasgow en finale de la coupe des clubs champions.
Après une collection de cartes postales avec leurs textes et leurs images, un village de l’Artois, des polyhandicapés d’un hôpital de la Roche-Guyon, les mémoires des footeux stéphanois, voici les Diables Rouges, les lutteurs de Bagnolet lutte 93.
Nous assistons en temps réel à l’un de leurs entraînements comme ils en ont trois soirs par semaine, seul le lieu a changé. Et la présence de Corine Miret. C’est une présence amicale, attentive, bienveillante et complice. Les quarante (environ) lutteurs font tacitement mine de ne pas la voir, de poursuivre leur entraînement comme si de rien n’était. Chacun son boulot. Après les premiers échauffements, le groupe se divise en deux pour l’apprentissage des prises inlassablement répétées (comme les acteurs répètent inlassablement un bout de scène coriace, pensai-je). On voit ce que l’on n’avait jamais vu (lorsqu’on a pu entrevoir ce sport, une fois tous les quatre ans à la télé lors des Jeux Olympiques) : combien ce sport est précis, millimétré et d’une rapidité inouïe au moment de la prise, bien plus violente et brutale que le judo, par exemple. C’est un corps-à-corps animal, tête contre tête, sueur contre sueur, jusqu’à faire toucher au sol les épaules de l’adversaire. Pas de coups, pas de KO. La noblesse d’un art.
(...)
A la fin de La Tribu des lutteurs, magnifique moment, celui où, tous en ligne, la tribu salue. Corine Miret égrène, un à un, leurs noms souvent étrangers, même si à prononcer leurs noms sont difficiles comme disait l’Aragon de L’Affiche rouge.
Théâtre du blog - Véronique Hotte - 10/12/2016
(...)
Un duel corporel dont le spectateur admire la violence sans armes – assagie – qui fait que l’agression se transforme en exercice et démonstration de qualités – force, courage, endurance, habileté tactique et prouesse généreuse.
Frédéric Baron apporte sa note comique au spectacle, en rupture avec les lutteurs, jouant un des mannequins de lutte, la balance de poids – obsession des lutteurs – et même l’allégorie de la médaille de compétition suspendue et aux paillettes dorées.
Un spectacle inouï – contemplation des corps en exercice, générosité des lutteurs – esprit collectif de partage – jusqu’à épuisement en temps réel des forces engagées.
France Culture - Les nouvelles vagues - Marie Richeux - 08/12/2016
Corine Miret, Stéphane Olry, et aussi votre troisième interprète, Frédéric Baron, votre spectacle est très beau et j’invite chacun à aller le voir avant d’aller passer la porte des clubs de sports de combat ! Et aller chez les Diables Rouges…