Skip to main content

L'Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance : la scolarité

L'Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance : la scolarité

Ce matin, je suis allée visiter une partie des pôles sportifs de l'INSEP.

Pour ceux qui n'ont pas suivi les épisodes précédents, j'ai pu sur les conseils d'Ariane Vaiti-Fanis qui gère la boutique de l'INSEP, m'insrire à la médiathèque, rencontrer Patrick Diquet et Christophe Meunier de l'iconothèque, Pierre Thomas et Caroline Dupuy de la scolarité.

Cette visite était organisée par Pierre, le responsable de la scolarité, à l'intention des enseignants afin qu'ils puissent voir leurs élèves dans leur activité sportive et non plus dans la salle de classe. Caroline (documentaliste, s'occupe de l'enseignement par le CNED) m'avait invitée.

L'INSEP a des partenariats avec plusieurs établissements scolaires (notament lycée Hector Berlioz à Vincennes et lycée Marcelin Berthelot à Saint-Maur) pour que les élèves puissent étudier en plus de leurs entrainements.

Les cours ont lieu à l'INSEP (ce sont les enseignants qui se déplacent) sauf une journée par semaine (le vendredi) où les élèves vont dans le lycée.

Voici la journée-type d'un(e) élève à l'INSEP :

6h30/7h30 : petit déjeuner - 7h45/10h35 : cours à l'INSEP, collation à la pause de 9h40 - 11h/13h : entraînement sportif (variable selon les sports) - Déjeuner - 14h15/16h15 : cours à l'INSEP - 16h30/18h30 : entraînement sportif (variable selon les sports) - Dîner - 20h30/22h : études encadrées pour les élèves internes (2 soirs par semaine) - 22h : appel dans les chambres pour les internes

Nous étions donc un groupe formé de Pierre, Caroline, Xavier Dallet (responsable adjoint de la scolarité), Coralyne Lemaire (adjointe à la scolarité, chargée des suivis individuels, a été championne de natation synchronisée) trois enseignantes (Mme Point  - lettres, Mme Benyamina - mathématiques et Mme Chene - allemand) et moi-même.

Nous passons la frontière entre l'INSEP zone Sud (bureaux, salles de classe, pôles médical et recherche, logements, internats, restauration) pour passer à l'INSEP zone Nord (équipements sportifs).

Nous marchons entre les terrains de foot et hockey-sur-gazon d'un côté et piste d'athlétisme de l'autre.

piste INSEP pour site

Nous arrivons devant un bâtiment relativement récent (2010), le Complexe Christian D’Oriola qui comprend :

  • Une salle de gymnastique rythmique
  • Une salle de gymnastique artistique
  • Une salle de danse de 200m²
  • 3 salles d’escrime (épée, fleuret, sabre) – 42 pistes (14 par arme)
  • Une salle de lutte avec 6 aires de combat
  • Une salle de taekwondo avec 4 aires de combat

Nous montons au premier étage ou un vaste couloir sépare le bâtiment en deux : d'un côté les salles de GRS puis de gymnastique sont vitrées. On voit les sportifs s'entraîner quand on passe dans le couloir.

C'est dans la salle de Gymnastique que nous nous rendons en premier. Une immense salle très haute sous plafond avec tous les agrès en plusieurs exemplaires de la gymnastique, féminine et masculine.

Nous sommes reçus par Bernard Thoulé, responsable du Pôle France de gymnastique, qui nous commente ce que nous voyons. Quatre jeunes filles s'entrainent sous l'œil de leurs entraineurs : Dimitriu Pop, Jianfu Ma et Hong Wang, un couple d'entraineurs d'origine chinoise (elle étant plus spécialisée pour la poutre).Les enseignantes reconnaissent à peine leurs élèves : l'une d'entre elle dit qu'elle n'avait jamais remarqué qu'elles étaient aussi baraquées! Nous en voyons trois s'entrainer au sol, faire des diagonales de sauts tous plus spectaculaires les uns que les autres, en musique. La plus jeune s'entraine à la poutre. Sa mère était aussi gymnaste et a étudié à l'INSEP. Une des gymnastes est en 3è, deux autres en 2nde, une autre à la fac de Dauphine.

Les garçons sont en ce moment en salle de musculation, en séance de préparation physique.

Bernard nous explique qu'avec le brusque refroidissement d'il y a deux jours, la température de la salle avait chuté. La température idéale pour l'entrainement est de 23°C, or hier la salle était à 18°C. Il explique que le chauffage a été confié à une société extérieure et que c'est apparemment compliqué de dissocier les salles dans un même bâtiment (chaque sport ne nécessite pas la même température)

Nous quittons la salle de gymastique et nous rendons dans la salle de Lutte.

Nous sommes reçus par Franck Abrial, le responsable du pôle lutte. La salle est spacieuse, avec 6 cercles de combat.

Les athlètes (une petite vingtaine) s'entrainent à la lutte gréco-romaine pour certains (dont Steve, champion olympique et son frère, entraîneur), d'autres font un basket avant leur départ demain pour un tournoi international à Nice. La petite fille d'un des athlète joue à rouler sur le tapis en faisant attention de ne pas gêner les champions. Elle les regarde très sérieusement. Les lutteurs ont l'air de prendre plaisir à ce qu'ils font (ils sourient et rient parfois, ils parlent). Pour avoir étudié quelques sports de combat je dois dire que j'ai un faible pour la lutte. Notamment dans l'ambiance qu'on trouve dans les entrainements.

Le pôle prend en charge 30 athlètes (10 en lutte féminine, 10 en lutte gréco-romaine, 10 en lutte libre). 8 entraîneurs travaillent ici.

Franck explique que les lutteurs ne peuvent pas espérer vivre de leur sport plus tard, il remercie le service de la scolarité de les soutenir pour les études et dit que ce serait beaucoup plus difficile ailleurs. Comme tout le monde est sur le même site, les entraineurs peuvent parler avec les personnes qui suivent les élèves pour l'enseignement général (ou spécialisé ensuite) et inversement. C'est précieux.

À chaque fois que nous sommes passés dans une salle de sport, ils ont discuté en particulier d'un élève ou d'un autre pour savoir comment ça allait, s'il fallait l'orienter autrement etc.

Nous passons ensuite dans une salle adjacente, la salle de Taekwondo. Plus d'athlètes (une trentaine). Le responsable Oury Stanztman nous apprend qu'il n'y a qu'un pôle en France, de 40 athlètes. Séparé en deux collectifs : un collectif qui prépare Rio (c'est l'été 2016 - on est en année olympique), un autre qui prépare Tokyo (2020).

Il nous détaille les particularités de ce sport de combat : un système électronique mesure les points quand il y a touche au buste, à la tête. L'arrivée de l'électronique et le changement de comptage des points (3 points si on touche au visage, 2 points si on touche au buste) a modifié les morpho-types des athlètes : ils sont plus grands, plus fins qu'il y a quelques années. Il faut une grande souplesse pour pouvoir toucher la tête de l'adversaire avec le pied, mais aussi de la rapidité et de la tonicité.

Nous descendons ensuite d'un niveau pour accéder au rez-de-chaussée de cette partie du bâtiment qui est dédié à l'Escrime, dont j'apprends qu'elle comprend 3 armes : fleuret, sabre, épée.

Chaque arme se pratique très différemment (je ne rentre pas dans les détails techniques, c'est assez subtil), Stéphane Riboud le responsable du pôle nous explique le B.A BA.

Ils ont plus de 80 athlètes dans ce pôle. Les athlètes ont deux entrainements par jour, et au moins une compétition par mois : ils sont donc souvent absents. Il nous explique le système des qualifications pour les J.O.: c'est très complexe et j'avoue ne pas avoir assez compris pour le redire!

Tous ces athlètes ont un double-projet (c'est le terme de Stéphane) c'est à dire qu'ils font des études en parrallèle ou ont déjà un métier. Il nous explique la difficulté d'adapter les rythmes des études avec les entrainements. Tous dédoublent ou détriplent les années d'étude, ça va encore, ils ont des arrangements avec les fac ou les écoles (exemple l'école de kiné de St Maurice). Là où c'est plus compliqué c'est pour passer les examens, il dit que dans les fac il est très difficile de passer son exament un autre jour que celui prévu, même si l'athlète a une compétition internationale ce jour-là. Ça pose des questions de planning assez délirantes.

Nous quittons les escrimeurs et escrimeuses pour nous rendre dans le tout nouveau Stade Aquatique Christine Caron, qui date d'il y a à peine un an. (la piscine de l'INSEP avait brûlé en novembre 2008)
Magali Rathier nous accueille, elle a été championne de Natation synchronisée. Elle nous présente l'équipement :

  • Bassin  « Muriel Hermine » - natation synchronisée – 25 x 20 x 3m - et 2 plongeoirs à 1 mètre
  • Bassin de 50m, fractionnable en 2 parties (distance 25m) et sur la moitié des lignes d'eau
  • Bassin de plongeon (1m, 3m et 5m) et zone de plogeon à sec
  • Balnéothérapie avec bain chaud
  • Salle de musculation

                

Les enseignantes ne reconnaissent pas leurs élèves (dans l'eau, avec bonnet et lunettes!). Magali les reconnait et indique à quelle ligne ils sont. Ils ont entre 15 et 19 ans, c'est un des plus jeunes pôle de l'INSEP, vu qu'il n'y a pas eu de piscine pendant plusieurs années, les nageurs se sont entrainés ailleurs. Il y a 16 athlètes en pôle espoir et pôle france. Ils se préparent pour les J.O. de 2020.

Les athlètes de natation synchronisée nous font une démonstration d'un enchainement qu'elles répètent. Je pose la question de savoir s'il y a des hommes dans cette discipline et Magali m'apprend que oui, c'est tout nouveau, il n'y a pas de compétition car ils ne sont pas assez nombreux mais il y a déjà eu une compétition de couple (comme en patinage artistique) : le duo mixte. Les athlètes ont un ruban autour de la cuisse à une certaine hauteur comme repère par rapport au niveau qu'elles doivent avoir dans l'eau pour les figures.

Les enseignantes étaient impressionnées de voir ce que faisait leurs élèves. Et moi aussi!

Je me suis toujours tenue loin du monde de la compétition, me suis toujours arrangée pour y être confrontée le moins possible mais j'admire ceux qui y sont! et qui y trouvent leur compte.

Nous quittons le bâtiment et c'est déjà l'heure de se quitter, on fera le reste une autre fois.

Sur le chemin du retour, Pierre me dit qu'il n'est pas d'accord avec le propos d'un entraineur qui pense qu'on retrouve les mêmes qualités et les mêmes défauts chez un jeune, dans la pratique sportive et dans la scolarité. Il dit qu'au contraire, c'est très différent et que c'est bien que les deux activités soient très séparées. Il dit que quand les élèves sont en classe, ils se reposent du sport, et inversement.

Je dis au-revoir à Xavier, Pierre et Coralyne qui partent déjeuner (les autres nous ont déjà quitté sur le chemin pour rentrer ou aller prendre un cours de Pilates) et les remercie pour cette visite très privilégiée.

Je passe papoter avec Ariane, qui me dit qu'elle a postulé pour retourner en Guyane, d'où elle est originaire.