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Logorrhée du bois sans queue ni tête

Il n’est plus venu le temps où on s’amuse innocemment dans les bois sans penser à rien le cycliste qui arrive la prostituée du 112 arrêt plaine de la faluère je ne pense plus à rien j’ai pris des habitudes au bois comme chez moi, c’est terrible la vitesse à laquelle on prend des habitudes, les personnes que j’ai rencontrées qu’ai-je fait avec elles ? passer du temps ensemble est-ce suffisant ? des petits ponts entre les mondes la ruche qui sera installée peut-être peut-être à l’Aquarium au dessus du jardin de Tonio Dominique Tonio Michel Cédric Lorraine Eric ensemble ici, tous les jours dans le même bois mais loin les uns des autres chacun dans son monde en ville ça paraît normal pourquoi pas dans le bois même dans le bois c’est difficile de ne pas reprendre les même chemins on craint de perdre du temps ? sa route ? son but ? mais si on en a pas ça change quoi d’être au bois, c’est un cocon, il y a le studio dans le théâtre dans la cartoucherie dans le bois dans le monde, l’envie de rester au milieu du premier cercle et de ne plus sortir, un espace protégé, confiné, comme à Alep au milieu du souk, le monde est loin,  le garçon qui tient le bar au pavillon Armand, il a apporté un bouquet de fleurs qu’on lui avait offert pour son anniversaire la veille il a cherché une coupe pour le mettre en a essayé plusieurs il nous a proposé des thés mariage son petit chien passait je ne me souviens plus de son nom les deux hommes à la table d’à côté disaient : encore une après-midi à tuer j’ai voulu passer la minute de silence avec du monde je suis allée à l’INSEP, tout le monde était réuni dehors devant le bâtiment principal, le bâtiment M j’ai retrouvé Patrick qui me rappelle Jacques Doazan, on était derrière on ne voyait pas qui parlait je me suis dit que c’était le directeur de l’INSEP on n’entendait pas ce qu’il disait et à un moment tout le monde a applaudi c’était la fin de la minute de silence, il y avait plein de jeunes c’était bien, j’ai dit au revoir à Patrick qui partait déjeuner avec des collègues et je suis repartie ce soir il pleut très doucement il fait doux les feuilles sont presque toutes tombées on voit les tentes dans le bois et les feux devant beaucoup moins discret qu’en été les personnes qui vivent là sont tellement discrètes presque transparentes, les nouvelles willis du bois, des feux, des ombres, je n’ai pas osé m’approcher, j’ai vu José qui vient tous les jours au bois et j’ai rencontré quelqu’un qui habite l’une des deux maisons sur le bord du lac des minimes, M. Simonetti, élagueur de la ville de Paris il est d’astreinte 24h/24 ils sont deux il a été motard de presse il a un herbier il connaît tous les arbres celui dont je ramassais les feuilles est un liquidambar ou copalme d’amérique

liquidambar pour site

et ce matin Sandrine Nelet et Gilles Sacanville sont venus livrer une benne de feuilles mortes de deux variétés : chêne et liquidambar il va falloir les faire sécher les conditions de sécurité Dominique a dit qu’il était d’accord on va les étaler j’ai envie de marcher de danser de rouler dans les feuilles mortes l’odeur des champignons et les mycologues au Parc Floral Séverine Dubosc la directrice de l’école du Breuil a une ruche qu’elle ne peut pas mettre à l'école , peut-être à l’Aquarium ? on va butiner quoi ?