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mercredi 30 septembre - 9è jour au bois - j'explore en vélo

mercredi 30 septembre - 9è jour au bois

C’est une très belle journée, je n’ai pas de rendez-vous à Paris je vais aller flâner au bois en vélo.

Tonio (un des techniciens intermittents de l’Aquarium) m’a prêté un vélo avec un cagette sur le porte-bagage, très pratique.

Je pars vers l’Est, partie que je connais le moins puisque je n’ai pas l’occasion d’y passer sur le trajet Paris-Cartoucherie.

Je fais le tour du lac des minimes : c’est le plus ancien du bois, il a quatre îles, de très beaux vieux arbres, une allée de tilleuls (restes du monastères des minimes). Je choisis un endroit qui me paraît idéal pour guetter les Willis la nuit.

Puis je pars vers le sud, passe le long du jardin d’agronomie tropicale (fermé la semaine), arrive vers l’entrée de l’autoroute et la partie du bois qui jouxte l’autoroute. L’ambiance sonore est très différente !

Je roule le long de l’école du Breuil, passe devant le tennis-club de Joinville, vais demander au restaurant s’ils servent tout le monde, ils sont très gentils, me disent qu’il n’y a pas de problème, on peut venir manger quand on veut le midi, il y a une terrasse qui donne sur les tennis, (mais le bruit de l’autoroute permanent !), longe ensuite l’arboretum, grimpe sur un promontoire qui donne sur l’autoroute, redescends vers la redoute de Gravelle où se trouvent l’école de police, le centre de rétention administrative et l’unité cynophile. Les trois se jouxtant.

L’ambiance sonore est trouble : l’autoroute, les aboiements des chiens, et ,venant du cra (grillagé et fermé) comme une incantation rythmique à deux syllabes, qui se répète indéfiniment. (un peu comme Ho Hisse mais ce n’est pas ces mots-là).

Je continue, passe devant le lac de Gravelle, l’hippodrome, revient par la route du pesage, je demande à un homme s’il ne connaît pas une allée de noyers : je l’avais repérée il y a deux ans et ne la retrouve plus.

C’est effectivement là, au bout de la route du pesage, mais ce sont des noyers d’amérique : les noix sont comestibles mais très dures.

Et cette année il y en a peu.

Je ramasse celles que je trouve, continue le long de la route de la pyramide, la carrière hippique, les terrains de foot.

Les prostituées, très jeunes, travaillent le long de la route : elles sont debouts, les voitures s’arrêtent et ils vont dans les taillis juste derrière.

Des sacs plastiques, kleenex et capotes usagées le long de la route en témoignent.

Je rentre dans mon studio du bois et travaille l’après-midi à élaborer la semaine d’exploration collective de mes envies au bois.

Le soir je vais voir Reality de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini au Théâtre de la Colline puis je dîne avec Johnny au restaurant.

Le soir le retour en Vélib est formidable : j’adore rouler la nuit dans le bois en vélo, il fait encore bon, c’est mystérieux, il n’y a plus personne, on devine les habitants aux lueurs qui sortent des tentes.

Je croise un homme qui court sans lampe.

Je sens les odeurs des lys quand j'arrive près du Parc Floral, les nappes d'humidité, les températures qui varient d'un endroit à l'autre.