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Dossier du spectacle

Eniroc Terim
de et par
Corine Miret





Point de départ

« …La gravité diffère de la décence et de la dignité,
en ce que la décence renferme les égards que l'on doit au public,
la dignité ceux qu'on doit à sa place,
et la gravité ceux que l'on se doit à soi-même. »
« article gravité » - Encyclopédie de Diderot et d'Alembert

Que reste-t-il d’une expérience de 30 ans de pratique des danses classique, contemporaine et baroque ?
Partir sans but avec pour contrainte d'observer ce qui arrive "naturellement".
Garder conscience que le "naturel" n'est que le fruit des acquis, d'une éducation.



Point d’arrivée


Un espace vide.
Une danseuse.
Un plancher.
40 minutes de représentation.


Trajet

« Il n’est pas de direction qui impressionne l’homme davantage que celle de la chute ; toutes les autres ont en comparaison quelque chose de dérivé, de secondaire. La chute est ce que l’on redoute le plus dès l’enfance, et la première chose contre laquelle on soit armé dans la vie. On apprend à s’en garder ; à partir d’un certain âge, toute défaillance en ce domaine est ridicule ou dangereuse» -
« Masse et puissance » - Elias Canetti

Après 15 ans d’une carrière d’interprète,
J’ai voulu me retrouver seule dans un studio lors de l’hiver 2004 .
Je laisse arriver le mouvement. J'observe. J'écris.
Je m’interdis de préjuger du but, que je découvre au fur et à mesure du travail.
C'est un combat constant entre la volonté et le laisser-faire, entre l'image que j'ai de moi
et celle qui se révèle à mon insu.
J'y trouve le plaisir de me surprendre moi-même.
Mais aussi la nécessité de dévoiler cette découverte aux regards de spectateurs.

Le temps - le rythme
Je relie le rythme à la gravité au sens physique du terme.
C’est la première contrainte à laquelle est confrontée le corps,
la seule dont on ne peut faire fi.
Le laisser-aller à la gravité s'inscrit dans un temps organique.
L’alternance des chutes et des rétablissements engendre des rythmes.
Je m’engage dans un jeu avec la gravité sur l’axe vertical.
Le corps génère des rythmes
(contact des pieds au sol, de différentes parties du corps entre elles, respiration)
Audibles, visibles ou pas, ils restent sensibles.
À leur tour, ces rythmes influencent le mouvement.



L’adresse
Pour lire une partition de danse baroque (écriture Feuillet), la première donnée
est l'orientation du danseur par rapport à "la présence" (c’est-à-dire le Roi).
Toute la danse est écrite en fonction de la place de ce regard.
Danser n'a de sens pour moi que face à une présence.
Le spectateur et le danseur sont présents ensemble dans le même lieu.
Le spectateur regarde ce que le danseur représente.
Ce regard est l'essence du spectacle.
C'est ce face à face, cet équilibre entre la décence et la dignité,
tels que définis par l’Encyclopédie, que je veux éprouver .


L’architecture – L’espace

Le travail sur la gravité rend nécessaire la prise en compte des lignes de force
qui traversent le squelette : je suis au plus près de la structure.
L’attention que je porte à cette structure intérieure engendre une perception aiguë
de la structure de l’espace dans lequel je danse, de son architecture.
Le corps est orienté dans l’espace.
Il se déplace en dessinant des trajets au sol.
Au fur et à mesure de l’écoulement du temps, le corps et l’espace s’éclairent mutuellement.
C’est un travail sur la révélation des structures : celle de mon corps, celle de ma danse,
celle de l’architecture dans laquelle je danse.


L’enjeu
est de dévoiler ces structures internes et externes aux regards présents.


Fiche artistique
« On peut dire des choses qui ne sont pas votre genre, mais on ne peut pas faire des choses qui ne sont pas votre genre. C’est une mauvaise idée. »
« Ma philosophie de A à B » - Andy Warhol

Titre
Eniroc Terim

De et par
Corine Miret

Lumière
Corine Miret

Durée
40 minutes

Production
La Revue Eclair
Résidence Les Subsistances

Aide à l’écriture de la fondation Beaumarchais



Calendrier

Ecriture par intermittence
entre octobre 2003 et avril 2004 à Quincerot en Bourgogne


Résidence Les Subsistances en mai 2004
Répétition publique le 9 juin 2004 aux Subsistances
Répétitions publiques les 15 et 16 juin 2004
au Théâtre de la Cité Internationale
Répétition publique le 21 octobre 2004 à la Ménagerie de Verre

Représentations

16 et 17 septembre 2005 à l’Echangeur à Bagnolet
17 et 18 octobre 2005 dans le cadre de 100 Dessus Dessous à la Villette
4 et 5 novembre 2005 à Anis Gras à Arcueil

2 et 3 juin 2007 dans le potager du Château de La Roche-Guyon