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Ch

revue de presse ch(ose) + hic sunt leones

Presse publiée à l'occasion des représentations au Festival d'Avignon, au théâtre de l'Aquarium, au Château de La Roche-Guyon

Télérama.fr – Emmanuelle Bouchez – le 18 juillet 2012

 

Sandrine Buring et Stéphane Olry, immersion dans les souffrances humaines à Avignon

Sur le pont, en Avignon | La chorégraphe Sandrine Buring et l'auteur-metteur en scène Stéphane Olry livrent deux spectacles inspirés de la vie d'enfants lourdement handicapés. Délicat et subtil.

 

Dans la délicate relation entre le travail de l'écrivain et celui de l'interprète danseur (pas toujours fructueuse), entre la place du texte et celle du corps, la chorégraphe Sandrine Buring et l'auteur-metteur en scène Stéphane Olry nous offrent une prestation de choix. Délicate et subtile. Sur un sujet pourtant terriblement difficile : évoquer la vie et la perception du monde d'enfants polyhandicapés (c'est-à-dire lourdement atteints en termes moins pudiques) confiés à l'hôpital de La Roche-Guyon, village des Yvelines dominé par un château et bordé par les méandres de la Seine. L'homme de théâtre et la danseuse y ont vécu deux ans de résidence, chacun avec leurs armes. Elle s'approchant d'eux pour des séances d'ateliers, lui gardant la mémoire de ces rencontres en filmant et en interviewant aussi l'équipe soignante. Ce film restant le secret outil de l'auteur…

A la différence du projet (tout aussi réussi) du chorégraphe Jérôme Bel qui fait débat à Avignon – où l'artiste-metteur en scène invite des hommes et des femmes « différents », mais néanmoins acteurs professionnels, à venir se présenter tels qu'ils sont sur un plateau de théâtre, et convie par là-même le public à affronter une réalité qu'il préfèrerait masquer –, Buring et Olry, eux, se sont nourris de cette plongée à l'hôpital pour créer leur propre aventure artistique.

A la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, où cette aventure a lieu, nous sommes pris, nous, spectateurs, dans un parcours qui nous emmène loin, hors du temps pressé des festivaliers. A la cave du Pape, d'abord, dans la fraicheur de voûtes souterraines. Sandrine Buring y apparaît dans la lumière sombre, debout sous une cloche de verre suspendue qui la recouvre jusqu'au bassin. Non pas une cloche, une éprouvette grandeur nature. Elle y est torse nu, les cheveux relevés en torsades au-dessus des oreilles comme les princesses de Vélasquez. Elle pratique d'infimes mouvements, signes d'une respiration plus ou moins rythmée. Elle colle sa bouche à la paroi, fait jouer ses mains lentement comme de petites ailes. Son corps restitue ce qu'elle a vécu au contact d'enfants enfermés dans leur bulle. Elle évoque, et notre imagination travaille…

 

Noir. On remonte à la surface pour se glisser dans une pièce plongée dans une brume laiteuse. Des transats nous attendent. Le réflexe est de fermer les yeux. Deux voix de femmes (la chanteuse Isabelle Duthoit et l'actrice Corine Miret) envahissent l'espace. Les mots de Stéphane Olry, pudiques et métaphoriques, font maintenant leur œuvre, ravivant les images de tout à l'heure. Nous voilà en quelque sorte disponibles à ce récit de souffrances humaines que les soignants ne parviennent pas toujours à appréhender. Difficilement imaginables pour nous. Mais que l'on a pourtant la sensation d'avoir approchées.

 

Théâtre du Blog -  Christine Friedel - -20-10-2010 -
Hic sunt leones  de Stéphane Olry avec Corine Miret et Isabelle Duthoit. Lumière Sylvie Garot.

 

Théâtre expérimental : dans le cas de La Revue Éclair, c’est la définition qui convient. Leur pseudo-conférence-enquête Nous avons fait u beau voyage, mais…, une affaire de cartes postales et de famille, tourne depuis plusieurs saisons, pour la plus grande jubilation du public. La compagne s’était immergée dans le football stéphanois – « allez le verts » – avec 10 Mai 1976, puis dans un village du nord pour Le voyage d’hiver, journal intime de l’expérience menée par Corinne Miret, chorégraphié, parlé, chanté, tracé sous nos yeux. Hic sunt leones est né d’une résidence de plusieurs années au château de La Roche-Guyon, ce qui ne veut pas dire « vie de château » mais seulement contribution de l’établissement culturel à la création d’objets théâtraux : Treize semaines de vertu, d’après les Mémoires de Benjamin Franklin, Ce vice impuni la lecture...
À La Roche-Guyon, il y a  un hôpital pour enfants polyhandicapés. Stéphane Olry, avec la danseuse Sandrine Buring, est entré dans cet hôpital. Elle a pratiqué avec certains enfants la « danse contact », Stéphane Olry l’a filmée, et c’est un document de travail, le support de son écriture, à sa juste place d’artiste devant une réalité qui fait peur. Hic sunt leones, (là-bas il y a des lions), désigne sur les cartes antiques, les zones inexplorées.
On vous aura délicatement guidé jusqu’à votre transat, dans la brume. Vous aurez senti combien votre équilibre est fragile, et précieux. Après ça, vous n’avez plus eu qu’à vous laisser vivre dans cette lumière et dans cette histoire. Une chose est d’être placé dans le noir, une autre d’être dans le blanc, la zone blanche de la carte, la terra incognita. « J’ai un blanc », je ne trouve plus un mot ou une pensée. Peut-être qu’avant la naissance on voit comme ça à travers le ventre de sa mère ? La vue est donc concentrée sur cette sorte de musique répétitive que produit le brouillard, toujours semblable, le temps que dure notre présence dans cette expérience, et jamais identique, avec ses bouffées de densité. L’oreille est captée par le conte, par des paroles souvent très simples qui ne cherchent pas le « poétique » – Corinne Miret ne surjoue pas l’écart entre les différents types de discours – en duo (et en relief) avec le chant d’Isabelle Duthoit qui explore toutes les ressources de la voix à l’exception du langage articulé.
Se laisser vivre, donc. Les autres, on devine leur présence, à côté, en face, on capte leurs petits mouvements, les petits bruits qu’ils produisent. De soi, ce que l’on sent, ce sont des choses indistinctes du corps, comme dans le silence, bien qu’on ne soit pas dans le silence. On entend une histoire très précise, sur différents registres : l’histoire des enfants en nourrice, des orphelins, l’histoire de la jeune femme qui viendra travailler ici dans quelques décennies, l’histoire vécue, imaginée des enfants polyhandicapés d’aujourd’hui avec la danseuse. On sourit parfois, sans aller jusqu’à rire, parce que, dans cette atmosphère cotonneuse ça ne se fait pas, ça romprait le charme. On est sous le charme. On sent sa peau chaude à tel ou tel moment, le poids de tel organe intérieur, on écoute sans honte ses gargouillis d’estomac, car on est dans une histoire de corps qui ne nagent pas dans le langage ni les « bonne manières ».
On ne saura que cela, en sortant, de la vie d’un enfant enfermé dans un monde inaccessible au langage et au mouvement volontaire. Le travail de leurs soignants, finalement, aura gardé son secret : tâches inexplicables, efficaces sans doute, inclassables, difficiles à rationaliser, justifiées par ce que l’on peut percevoir de bien-être chez l’enfant qui ne parle pas (infans, étymologie du mot enfant).
En sortant de cette expérience qu’on a du mal à appeler « spectacle » et qu’on n’applaudit pas,(ce serait un bruit incongru dans le silence que la « représentation » a installé en nous on s’est ensemble approché d’une terre véritablement inconnue et on y a posé un pied. Et puis, si, au fond, le mot de représentation convient. Grâce à ces enfants que la société ne peut que protéger, à qui elle ne peut rien demander, nous voilà présents – au monde, aux autres, à nous même, au langage… – comme jamais.
Christine Friedel


 

 

mediapart - Véronique Klein -11 décembre 2011

Corps organes

Sandrine Buring est danseuse. Elle a travaillé pendant plusieurs mois avec des enfants polyhandicapés de l'hôpital de la Roche Guyon. Des enfants totalement assistés par des appareillages complexes, des enfants dont on ne connaît rien de la vie intérieure, enfermés dans leur bulle, sans accès au langage. On les nourrit, les lave, les habille, la danseuse les a porté, soulevé, touché. De cette expérience, elle crée ch(Ose). Au centre de la scène, une grosse cloche de verre, sorte d’éprouvette géante est suspendue au plafond. La danseuse donne un coup, comme un coup de gong. Elle se glisse sous la bulle de verre, en épouse les contours. Le buste enfermé, la voilà sous cloche. Précieuse, animale, végétale, dans un mouvement minimal, elle explore tous les interstices entre sa peau et la matière Elle s’offre au regard public, femme éprouvette, poisson laveur de vitre, la bouche collée à la paroi. On asphyxie à son rythme, elle cherche l’air pousse de petits cris rauques. Et l’enfermement devient la plus folle des libertés. Elle ose la chose. Chose comme l’inertie des enfants et ose comme le courage qu’il faut pour affronter la vie. Le solo est suivi de "Hic sunt leones, là-bas il y a des lions", Le texte écrit par Stéphane Olry. L'auteur et metteur en scène a suivi tout le travail. Il met des mots sur l’expérience, rapporteur  poétique, documentariste à fleur de peau. Il raconte l’institution, le travail des soignants, cite la danseuse qui dit que lorsqu'elle marche, elle marche sur un organisme vivant. La salle est plongée dans le brouillard. L’air ouaté est déchiré par les sons gutturaux d’une chanteuse (Pascale Labbé ou Isabelle Duthoit en alternance) qui accompagnent la comédienne Corinne Miret, à la structure du langage répondent l'organicité des sons. Les corps sont absents, on a encore en mémoire celui de la danseuse sous sa cloche de verre, son mouvement ténu et essentiel. Rythme cellulaire comme un hommage au vivant.

 

AFP.COM Dominique SIMON 9 Juillet 2012
 Festival d'Avignon : quand le théâtre expose le handicap

Expérience dérangeante, extrême, des metteurs en scène exposent à tous ce que le
regard évite : des êtres gravement handicapés physiques et mentaux, placés au coeur de
trois créations présentées au Festival d'Avignon.

Les acteurs de "Disabled Theater", un spectacle proposé à partir du 9 juillet par le chorégraphe Jérôme Bel, sont atteints de trisomie 21 et de retards mentaux.
Dans "Ch(ose)" et "Hic sunt leones", spectacles de la danseuse Sandrine Buring et du metteur en scène Stéphane Orly donnés à partir du 15 juillet, les artistes évoquent leur "rencontre" avec des enfants gravement polyhandicapés, privés de parole et de gestes.
"La question du regard sur le handicap est extrêmement problématique", estiment ces deux artistes. Pour Stéphane Olry, "ce sujet un peu repoussoir pose pourtant des questions prégnantes dans notre société".
Lui et Sandrine Buring ont régulièrement rendu visite, pendant deux ans, à des enfants hospitalisés à La Roche-Guyon (Val-d'Oise), dissimulés au regard pour être "protégés"."Face à eux, moi je me trouve extrêmement démuni", confesse-t-il. "Ils sont très loin, dans une chaise roulante. Ils ne répondront jamais quand on leur parle. Aucun n'a le langage, même pas par le toucher et on ne sait pas très bien ce qu'ils voient".Pourtant, "la rencontre" se produit. "A chaque fois, Sandrine rencontrait un enfant individuellement, c'était comme un impromptu. Il y avait le même aléa qu'avec un spectacle ou une rencontre au bal: on se trouve s'il y a le plaisir de se trouver mais il y a le risque aussi de ne pas se trouver".
"Ca déplace la pensée sur l'être humain"
Le metteur en scène a accès aux enfants par l'entremise de Sandrine Buring, qui s'adonne avec eux à une forme de danse contact. "En tant que spectateur, j'avais le sentiment de voir éclore réellement la personnalité de l'enfant", raconte-t-il."Chez ces enfants, le langage émotionnel existe mais fonctionne sur des modes qui ne sont pas du tout ceux auxquels on est habitué", poursuit Stéphane Olry. "Il y a quelque chose de très vivant chez eux, c'est cela qui est très, très beau".
Les deux artistes ont chacun transposé cette expérience dans un spectacle. Dans "Ch(ose)",Sandrine Buring se glisse dans une éprouvette suspendue où sa chair nue frotte la paroi de verre, oùson regard cherche l'horizon. Stéphane Olry plonge lui les spectateurs dans un brouillard épais ou ils sont cernés par des voix tantôt documentaires tantôt mystérieuses et informes.
Jérôme Bel, invité à monter son spectacle par une troupe basée à Zurich, composée de onzeacteurs handicapés mentaux professionnels, a lui la certitude d'avoir produit "un acte théâtral", où  chaque spectateur est confronté personnellement au handicap, dans "un rapport qui reste conflictuel, où se mêlent la gêne et la peur". "Le spectacle essaie de pacifier cette relation", ajoute-t-il, en disant son souci d'isoler chaque personne de la troupe pour en faire "un individu".Pour Jérôme Bel, cette expérience "hors norme" a "piétiné cinquante ans d'apprentissage du théâtre et de la danse".
"J'ai senti qu'ils étaient au-delà de ce que je voulais être, de ce que je croyais avoir atteint", dit-il."Ce qui me sidérait c'était leur être au monde, comment ils le percevaient, bougeaient, dansaient, parlaient." "Par rapport à la normalité, on commence à penser différemment quand on les voit, quand on les fréquente.. ça déplace la pensée sur l'être humain", assure-t-il.

 

EL TEMPS VICENÇ BATALLA 14 Août 2012

Stéphane Olry, el teatre de la subjectivitat a Avinyó
La companyia francesa La Revue Éclair contrasta amb els espectacles de gran format, en una edició controvertida sobre els missatges polítics


Poca gent sap que, un dels creadors del sistema mètric decimal, està enterrat al parc Ribalta, al bell mig de Castelló de la Plana. Es tracta del francès Pierre Méchain, que va morir a la ciutat valenciana el 20 de setembre de 1804 per la febre groga. El seu objectiu era acabar de mesurar, en triangles físics, una quarta part del Meridià que passava per París, procedent de Dunkerque, i finalitzava a l'illa balear de Formentera. Aquest erudit de la il·lustració francesa, que va dirigir l'Observatori parisenc, és un dels objectes d'estudi de la companyia La Revue Éclair que va ser present amb un altre espectacle a la darrera edició del Festival d'Avinyó (7-28 de juliol).
La Revue Éclair està codirigida pels francesos Stéphane Olry i Corine Miret i, al certamen de la Provença, van acudir amb el díptic 'Ch(ose) / Hic sunt leones' a partir del treball realitzat en un hospital de nens amb paràlisi cerebral del municipi de Roche-Guyon, al nord de París. Un altre tema gens fàcil de traspassar a un escenari. Se'ls podria catalogar de teatre documental, però ells també refusen aquesta etiqueta perquè reivindiquen la seva capacitat inventiva i es malfien de l'objectivitat. En aquesta aproximació iconoclasta de la realitat, la peça 'Les Arpenteurs', creada la tardor passada a La Cartoucherie de Vincennes per resseguir les passes de Méchain, és un dels grans exemples de com es pot connectar passat i present, treball de camp i reflexió, formes clàssiques i contemporànies.
El díptic 'Ch(ose) / Hic sunt leones', que s'obria amb una solo de l'artista associada Sandrine Buring enclaustrada en un estret tub de vidre per recrear lliurement enmig de la foscor els lents moviments dels nens amb paràlisi cerebral, no era segurament el reclam més llaminer del festival. Stéphane Olry, a més, avisava els espectadors al començament que, a la segona part i en un altre espai, hi hauria una fumera blanca per escoltar asseguts en una hamaca el recitat de Corine Miret sobre el text d'Olry i els cants extravagants d'Isabelle Duthoit reproduint també, a la seva manera, el comportament dels nens a l'hospital. Una proposta radical a La Chartreuse de Vilanova d'Avinyó, el monestir als afores de la ciutat papal del segle XIV. És veritat que les mirades estaven més aviat posades en els espectacles de l'anglès Simon McBurney, el suís Christoph Marthaler, l'italià Romeo Castellucci o l'alemany Thomas Ostermeier, grans reclams d'enguany.
"És molt important, per nosaltres, que l'espectador sigui completament lliure de visualitzar, imaginar i fer-se l'opinió que vulgui: amb la idea que l'hospici és un malson o que està molt bé; que els nens són vegetals o que hem entrat, realment, en contacte amb ells", ens explica Olry al migdia, abans de les dues funcions de la tarda. "La lleialtat per nosaltres és la possibilitat que, cada espectador, es faci la seva pròpia història. I prenem el risc que la gent no ens segueixi en absolut… ". De fet, aquesta és una de les característiques del festival avinyonenc. Dins de la programació oficial ('in'), es poden intercalar grans produccions i petits formats que busquen la intimitat.
"Al teatre, hi ha molts camps amagats. L'interessant no és el que passa sobre l'escena. No tenim necessitat de provar la veritat del que expliquem i, sovint, juguem amb un desplaçament respecte al real. O sigui, amb la ficció. De vegades, aquest desplaçament és mínim. I, de vegades, és bastant gran. Però hi és sempre. I, aquest desplaçament, passa per la subjectivitat". Aquesta és la justificació per part d'Olry de perquè, ells, no fan ni dramatúrgia ni teatre documental. Tampoc persegueixen cap altra definició.
La metodologia en el cas dels 'Apenteurs' (anar amunt i avall, mesurar) és reveladora. Olry va enviar fa un parell d'anys, inclòs ell mateix, set aventurers a refer els passos de Méchain i, l'altre científic de l'expedició Jean-Baptiste Delambre, entre Dunkerque i Barcelona. I, Olry, va escollir Barcelona. Allà, va visitar Montjuïc, Vallvidrera, Montserrat i Matagalls, al Monseny, entre altres punts d'altitud que havia utilitzat Méchain el 1792 per dibuixar els seus triangles a la recerca de la deu milionèsima part d'un quart del meridià terrestre. Els estudis de Méchain s'han comprovat, avui en dia, perfectes per establir el metre universal adoptat el 1799. Però l'astrònom i geògraf, que va arribar a estar empresonat a causa de les guerres napoleòniques, va viure el dubte existencial de creure que s'havia equivocat de tres graus.
"Mècanicament, m'havia de posar les preguntes que es va posar Méchain i aquest dubte que el va perseguir quan es va adonar que hi havia un error en els seus càlculs", evoca Olry per a la seva reinterpretació. "La importància de disposar d'un projecte, i viure'l de manera completament neuròtica sense abandonar-lo mai per part de Méchain, em semblava políticament molt interessant en relació al món contemporani. Un món que es passa tot el temps promovent la relaxació i que, amagat per la realitat, és en la rigidesa absoluta del projecte. Si no fóssim en la rigidesa absoluta del projecte, els directors dels recursos humans no perseguirien els anys en blanc als currículums vitae per saber si, potser, la persona ha estat en un hospital psiquiàtric".
Méchain va tornar a terres catalanes el 1803 i es va embarcar cap a Eivissa per intentar tancar aquest quart del meridià. Però, la febre groga, el va sorprendre un any després a la Serra de l'Espadà valenciana, provocant-li la mort als seixanta anys. "La teva carrera se suposa que ha d'estar permanentment en adaptació, però s'espera que sigui relativament lineal i, sobretot, que et porti a un relleu als cinquanta anys", ironitza Olry a punt, precisament, de complir aquesta edat.
Autodidacta, ex periodista cultural a la seva joventut al diari 'Le Monde',  amateur de futbol, multidisciplinar amb un recorregut paral·lel al vídeo art, fundador el 1987 de la Revue Éclair, aquest parisenc que exhibeix gorra bohèmia viu una relació d'amor-odi amb la seva professió quan es tracta d'assumir la qüestió autobiogràfica. "Sé que crea conflicte perquè la gent considera que és un exercici de narcisisme. Per mi, és gaire bé un imperatiu democràtic. És a dir, saber d'on ve la persona que parla. I, així, poder utilitzar tranquil·lament el 'jo'. Al teatre, hi ha sovint una confusió entre 'on' (en francès, tercera personal del plural), 'nosaltres/jo' i 'vosaltres, espectadors' i 'ells, el món'. Hi ha molts 'nosaltres', que amaguen el 'jo'. Vull dir, falsos col·lectius amb un veritable cap. Moltes declaracions que es declamen com a veritats universals, quan en el fons no són pas veritats compartides".
Per a l'autor de 'Hic sunt leones' (allà hi ha lleons, tal com denominaven els romans els territoris no explorats), "és important de situar clarament" qui parla. "No m'interessa, en absolut, l'anonimat del discurs a l'espectacle d'Ostermeier. Fins i tot, encara que tothom sàpiga que es tracta de Julien Coupat". Una crítica que va dirigida a la versió d'Un enemic del poble', d'Ibsen, on Ostermeier trasllada aquesta sàtira en un poble de Noruega a finals del segle XIX a una Alemanya del segle XXI amb uns actors que es reparteixen entre antisistema i poder establert. El director germànic fa llegir, després d'haver provocat un intercanvi improvisat amb el públic, el text pel qual l'anarquista Julien Coupat va ser detingut el 2008 a França acusat de sabotatge d'una línia de TGV i ara espera judici en llibertat provisional. El públic, almenys en la representació a la que vam assistir, acaba aplaudint de peu dret en el que se suposa és un al·legat contra l'actual món de la finança. No deixa de ser curiosa la imatge d'aquesta classe mitjana entusiasmada amb un discurs que, en teoria, va contra ells i que ja arriba tard en la guerra que es lliura a Europa pels interessos del deute.
Olry té un altre model, que en canvi prové del sud dels Pirineus. És la madrilenya, nascuda a Figueres, Angélica Liddell, i la seva 'Casa de la fuerza', amb dones vingudes expressament de la violenta frontera mexicana amb els Estats Units i que va impactar Avinyó fa dos anys i fa poc va passar pel Teatre de l'Odeó, a París. "Als espectacles d'Angélica Liddell parlar de Ciudad Juárez, sí és essencial. De dir 'qui' és. Perquè no hi ha objectivitat. És falsa. Només és una manera cínica d'imposar un punt de vista. Amb Corine, ens diem que sovint el teatre, la dramatúrgia, imposa. I, això, no ens interessa. Nosaltres, proposem. I, l'espectador, disposa".
'Le Monde' en va fer una crítica elogiosa d'Un enemic del poble' i va ignorar 'Ch(ose) / Hic sunt leones'. Va dedicar, això sí, un article al nou circ català, desplaçat a la ciutat dels Papes sota el paraigües de l'Institut Ramon Llull dins la programació 'off', i en va destacar sobretot 'Capas', de la companyia Eia. Es podria pensar que el 'meridià blau' de Méchain traça una nova línia teatral imaginària, encara que sigui per mantenir els desacords.